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Nadir Dendoun (Courrier de l'Atlas)

L'équipe tunisienne de football américain dispute ce dimanche à Saint-Denis son premier match in

Dernière mise à jour : 24 mars 2020


L'événement est historique. Ce dimanche 12 novembre, les Carthage Eagles, une sélection de joueurs de football américain tunisiens joueront leur premier match international ensemble. Dans une rencontre amicale, ils affronteront sur leur terrain les Monarques de Saint-Denis (93) au stade Auguste Delaune à 14h*.

Même si nous n'avons pas officiellement de fédération, cette première rencontre d'une sélection nationale tunisienne sonne le début d'une belle aventure", martèle optimiste Amine Ben Abdelkarim, un Tunisien de 35 ans, à l'initiative de ce projet ambitieux. "J'espère qu'elle permettra à la Tunisie d'avoir enfin une équipe nationale de football américain", continue cet ingénieur de formation, qui a créé l'Association tunisienne de football américain.

Parmi les pays du Maghreb, la Tunisie est la seule nation à ne pas disposer d'une sélection officielle. "Il est grand temps d'y remédier", martèle Amine.

Depuis tout petit, Amine Ben Abdelkarim, 1m70 pour 88 kilos de muscles, s'intéresse au foot américain. Originaire de Tunis, gamin, il regardait les "yeux émerveillés" le Super Bowl à la télé, la finale du championnat national, le plus gros événement de l'année aux Etats-Unis. "Malheureusement, je ne pouvais pas jouer au foot américain : il n'y avait aucun club. En Tunisie; même acheter un ballon c'était pas possible. Aucune enseigne ne proposait la vente", se remémore Amine.

C'est en arrivant en France en 2014 qu'Amine va pouvoir enfin "réaliser son rêve" et disputer pour la première fois de sa vie un match avec les Kiwas de Garches (92). "Même si le foot américain n'est pas le sport numéro 1 ici, on trouve des clubs un peu partout", rappelle-t-il.

Pour information, en France, il y a 25.000 licenciés pour 225 clubs. "J'ai tout de suite aimé jouer. On est un groupe, on perd et on gagne collectivement et on doit se faire confiance mutuellement", explique Amine ravi, devenu joueur de ligne offensif.

Ce premier match de cette sélection non officielle tunisienne n'a pas été simple à mettre en place. "En ce moment, on a 40 joueurs dans l'équipe, dont cinq vivent en Allemagne, un en Tunisie, un en Italie, un en Suisse, un autre en Hongrie, trois au Canada, les autres viennent des quatre coins de la France, en particulier de l'Île-de-France. Réussir à réunir tout ce monde à une date donnée n'a pas été chose facile comme vous pouvez l'imaginer", détaille Amine.

Et puis il y a l'aspect financier. Sans sponsors, les joueurs n'ont pas eu d'autre choix que de payer leur propre voyage, "même leur maillot, c'est pour leur pomme", plaisante Amine.

Heureusement, l'hébergement se fera dans un centre sportif à moindre frais à Courbevoie, dans la banlieue ouest parisienne. Certains joueurs viendront de Cannes, de Grenoble, d'Allemagne ou d'Italie. Le contingent canadien ne sera pas de la partie : ils n'ont pas les moyens de se déplacer.

Amine Ben Abdelkarim sait que le plus dur reste à venir, mais il est déterminé plus que jamais. Il rêve même de pouvoir organiser une coupe d'Afrique des Nations au Stade de Rades à Tunis.

Une belle revanche mais pas seulement. "J'espère que des clubs s'ouvriront un peu partout en Tunisie. Au delà du sport en lui-même, le football américain permet aussi de s'ouvrir sur d'autres choses. Une ouverture sur un autre monde qui peut être salutaire, surtout en ces temps troubles", conclut Amine.


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